dimanche 13 avril 2014

Vente exceptionnelle Artcurial


La maison Artcurial, située au 7, Rond-point des Champs-Elysées, organise une vente exceptionnelle le mercredi 16 avril à 14h30.
Concernant Victor Segalen, on compte 4 lots :
  • n° 358 : manuscrit autographe de Stèles (dont on voit la première page ci-dessus)
et trois dessins inspirés de Paul Gauguin :
  • n° 359 : dessin original d'après "Le Cheval blanc".



  • n° 360 : dessin original d'après "En pleine chaleur".



  • n° 361 : dessin original signé : Masque de Tahitienne, d'après une photographie d'une sculpture détruite.



Je vous renvoie au catalogue en ligne, p. 242-250, entrées 359-361.
(Information fournie par Martine Courtois).

Voici l'article que Libération a consacré à cette vente dans son édition du 15 avril 2014.

C'est le groupe Aritophil qui s'est porté acquéreur du manuscrit de Stèles. Les trois dessins semblent être restés invendus. Voir aussi ici.

dimanche 6 avril 2014

Mission archéologique dans le Sichuan : un documentaire de Maria Zinfert sur Arte


Piliers de Quxian (K'iu-hien) dans le Sichuan (Sseu-tch'ouan), Mission archéologique de 1914
La chercheuse allemande Maria Zinfert a réalisé un documentaire sur Segalen qui sera diffusé sur Arte lundi 16 avril à 16h25 (53 mn). Rediffusion mardi 22 avril à 16h25.
En 1914, l'écrivain Victor Segalen conduit une mission archéologique française à travers le Sichuan, à la recherche de sépultures de la dynastie Han. Il en rapporte de précieuses photos qui témoignent d'une Chine aujourd'hui disparue.
Un extrait de 2 mn est visible sur le site d'Arte.
Voici les contributions de Maria Zinfert concernant Victor Segalen :


mercredi 19 mars 2014

L’éclat du voyage : Blaise Cendrars, Victor Segalen, Albert Londres (thèse)


Mathilde Poizat-Amar est actuellement "Associate lecturer" (l'équivalent du statut d'ATER) à l'Université du Kent. Elle va soutenir au printemps prochain une thèse partiellement consacrée à Segalen. Son travail est dirigé de manière conjointe par le Professeur Peter Read et le Dr. Thomas Baldwin (University of Kent) ainsi que par le Professeur Myriam Boucharenc (Université Paris X-Nanterre). Voici la présentation de sa thèse, qu'elle a bien voulu rédiger pour nous en informer.
La thèse explore les œuvres de Blaise Cendrars, de Victor Segalen et d’Albert Londres sous l’angle de « l’éclat du voyage » et se propose d’analyser les effets produits par la présence du voyage sur un plan diégétique, métadiégétique et stylistique. Chez ces trois auteurs, la notion de voyage dépasse en effet sa vocation thématique pour se faire véritable matière à travailler le langage, le texte et atteindre la sphère de la littérarité en exerçant sur le texte une menace d’éclatement. Le texte affecté par le voyage , loin d’être mis en péril, s’inscrit ainsi dans une modernité littéraire : en prenant le risque, par le détour du voyage, d’une écriture dé-formant, re-formant, re-définissant la littérature, les trois œuvres examinées illuminent quelques chemins de traverse dans lesquels s’engagent œuvres et critique contemporaines.
La thèse interroge les premiers écrits de Cendrars (1912 – 1948) en explorant par quelles voies la présence conjointe du motif du voyage et de l’éclatement conduit à la création d’une représentation fractale du monde. La mise en évidence de trajectoires chaotiques des personnages cendrarsiens au cœur d’un monde ontologiquement fracturé permet l’édification textuelle d’une « anarchitecture » poétique et moderne. L’examen du cycle polynésien de Segalen met en évidence la présence du voyage comme le résultat d’un écart désirant, véritable menace de déchirure entre l’ici et l’ailleurs, soi et l’autre, soi et soi. Cet écart aboutit, à travers une présence textuelle, à la formation d’une poétique littéraire de la diffraction, poussant ainsi l’œuvre aux limites d’un hors-littérature. Enfin, à travers l’étude des reportages d’Albert Londres, le voyage apparait comme un moyen de creuser un écart investi à un niveau diégétique, extradiégétique et métadiégétique, et montre comment l’écriture du voyage trouve un regain de force par le détour du reportage.

samedi 22 février 2014

René Leys en ligne


Tipram Poivre a mis en ligne le roman de Segalen, René Leys, qu'elle présente sur plusieurs sites d'éditions en ligne comme Le Souffle numérique. Voici le compte rendu de Sophie Labatut : 
On ne peut que se réjouir de la diffusion de ce roman : le fait qu’il soit accessible en numérique est déjà un acquis, qui permet une lecture ou une étude par entrées.
Malheureusement, la rigueur scientifique n’est pas au rendez-vous de cette publication.
L’introduction :
La rédaction se veut séduisante, mais ne fait pas état de connaissances approfondies sur le roman, sa conception et ses conditions de publication. Dans le peu d’informations avancées, elle comporte une erreur révélatrice : jamais Maurice Roy n'a prétendu être l'amant de l'empereur Kouang-siu, il disait (comme René Leys) être celui de sa femme, l’impératrice Long-yu…
Les notes :
D'abord, elles sont légères, et font trop peu de lumière sur l’histoire chinoise (alors que René Leys se passe l’année de la Révolution quand même).
L’auteur, censée très bien connaître Pékin, affirme que les jie 街 sont les rues nord-sud et les hutong 胡同 les rues est-ouest (les hutong désignant dans René Leys comme dans le réel les quartiers anciens de la ville mandchoue, sinueux, avec des ruelles — Segalen parle des « venelles » — étroites et labyrinthiques qui relient les maisons traditionnelles, les siheyuan 四合院 : ils ne sont pas du tout rectilignes).
Les notes qui concernent Segalen sont par trop superficielles : par exemple p. 11 une note dit que la volonté du narrateur (dont le modèle est Segalen) de faire un livre sur Kouang-siu n'a pas d'élucidation : le rédacteur ne connaît-il pas le Fils du Ciel ?
On trouve en revanche quelques notes sur Kouang-siu, mais qui relèvent d’un goût du sensationnel qui va jusqu’à l’inexactitude (serait-ce le même effet de « teasing » que celui de l’introduction ?) : par exemple (p. 45), l'histoire des "pollutions nocturnes" de Kouang-siu quand il rêve et entend le gong... est une allusion à l’hypersensibilité médicalement attestée en effet de l’empereur, et sans doute à la fascination du jeune Segalen pour les neurasthénies synesthésiques décadentistes, mais affirme gratuitement la résultante éjaculatoire.
Sachant que les notes ne sont pas très nombreuses, ce goût prononcé pour le sensationnel pseudo-érotisé pose quand même problème, et relève de la facilité, du trop-vite-fait. Le mauvais goût n’est certes pas absent du roman, c’en est même un des ressorts romanesques, mais un lecteur pourrait attendre de notes sérieuses beaucoup d’autres éclairages.
Le texte :
Là encore, l’établissement du texte est problématique.
Tipram Poivre reprend en fait la première édition de René Leys, sans doute parce qu’elle est libre de droits. Mais cette édition posthume, établie par un ami de Segalen, Jean Lartigue, est très fautive par rapport au manuscrit. Le texte que les internautes peuvent lire est donc le plus erroné de tous les établissements, ce qui rend caduc l’effet bénéfique de la lecture en ligne par entrées, si pratique lorsqu’on étudie de près le texte.
L’éditrice ne semble pas d’ailleurs bien connaître les arcanes de cette édition : elle affirme qu’elle prend le premier texte, chez Plon en 1929, alors que la première publication en volume a eu lieu chez Crès en 1922 (le texte cependant est le même, car Plon rachète Crès et écoule les stocks sous couverture de relais simplement, à partir de 1929 en effet) : querelle d’érudits, mais enfin on peut attendre d’une éditrice aussi affirmative qu’elle ait des connaissances fiables, et qu’on trouve facilement dans les préfaces des éditions de poche. 
Le plus étonnant est que, tout en reprenant cet établissement, s’y glissent beaucoup de changements, notamment ceux qui concernent la ponctuation (dont la dernière page dit que c’est dans un but de simplification). Non seulement cette modification semble superfétatoire, la lecture n’étant pas si altérée en réalité par la ponctuation saturée, typique de l’époque ; mais encore le texte délivré se retrouve être une modification arbitraire d’un mauvais établissement de texte… autant dire un faux texte. Nos bibliothèques en sont pleines, nous le savons bien, mais le geste n’est pas très scientifique. Ainsi, Tipram Poivre crée un nouvel état du texte, qui n’a aucun fondement réel : le deuxième paragraphe du roman, par exemple, comporte des tirets dans tous les établissements précédents (1922, 1978, 1999, 2000), sauf dans celui-là. Autant dire qu’il y a de quoi douter fortement : le roman qu’on lit est-il le bon ? existe-t-il seulement ? quelle autorité le garantit, à part le caprice ?
Enfin, l'idée d'insérer des photos au cœur même du texte laisse croire que c'est Segalen qui les y a mises, ce qui n’est pas le cas. Cela induit un effet de lecture très important, qui brouille les codes habituels de la fiction. Le minimum serait quand même de le préciser.
La vitalité des éditions, même fautives comme celle-là, est tout de même bon signe : quel grand auteur n’a pas eu à subir les griffures et les blessures d’éditeurs ou d’imprimeurs trop peu scrupuleux ? Réjouissons-nous si c’est le signe d’un intérêt littéraire toujours vivant pour ce roman si moderne, et espérons qu’un travail plus sérieux soit entamé sur le même support.
Sophie Labatut

jeudi 31 octobre 2013

Un documentaire sur Segalen et la ville de Xi'an

Licorne du tombeau de Tang Gaozong (683)
Edward Burman est un Britannique résidant en Chine depuis 2003. Il a écrit de nombreux livres sur la Chine et prépare actuellement un ouvrage sur la ville de Xi’an (le Si-ngan-fou de Segalen). Il a également le projet de réaliser un film documentaire sur Segalen et Xi'an. 

Voici une présentation de son projet, à partir des notes que nous avons échangées.

Ce documentaire culturel offrira une vision de la vie de Victor Segalen - le médecin, le poète, l'archéologue, le musicien et le sinologue -, en lien avec la région de Xi'an. Le film montrera comment les figures obsédantes de Baudelaire, Rimbaud et Hamlet ainsi que son expérience comme officier de marine dans les Marquises et à Sri Lanka (Ceylan) l'ont conduit à concevoir un goût pour la Chine, et en particulier pour Xi'an.

Le scénario n'a pas la prétention d'un travail académique. Il ne s'agit pas non plus d'une biographie complète. Il s'agit plutôt d'une interprétation personnelle et enthousiaste du point de vue de la Chine, en particulier du point de vue de Xi'an.

Titre provisoire 
Un génie inspiré : Victor Segalen et Xi’an (titre original : Inspired to Genius : Victor Segalen and Xi'an)

Structure du documentaire
1. Ouverture sur la stèle funéraire de Segalen dans la forêt du Huelgoat. Pourquoi peut-on voir une stèle à l'endroit où il est mort ? Comment en est-il venu à être le premier à avoir photographié le tombeau du premier empereur de Chine Qin Shihuangdi ?
2. Contexte de son enfance à Brest.
3. Deux rencontres qui l'ont orienté vers la Chine : Gauguin et le bouddhisme à Ceylan.
4. Premier voyage en Chine (Equipée, correspondance, journal de Gilbert de Voisins) : Xi'an et les premières stèles dans la Grande Mosquée ; Xi'an et la révélation du musée de stèles (beilin).
5. Etudes de chinois à Paris avec Edouard Chavannes.
6. Deuxième séjour en Chine : résidence à Pékin ; future publication de René Leys ; le docteur envoyé en Mandchourie ; publication de Stèles à Pékin.
7. Troisième séjour en Chine (correspondance) : tombeau de Qin Shihuangdi ; tombeau de Tang Gaozong ; retour en France avec l'entrée en guerre de la France en 1914.

Réalisation
mai-août 2013 : Chine.
septembre 2013 : France.
octobre 2013 : Sri Lanka.

Bande son
Le pianiste John Clement Anderson fournit un enregistrement audio et vidéo d'Images de Debussy. Un groupe de musiciens de Xi'an fournissent des pièces de musique chinois classique, enregistrées en studio.

Interviews 
Trois personnalités sont interviewées dans le film : Tian Jing, Directeur du Musée du Tombeau de Qin Shihuangdi ; Wu Shanda, célèbre calligraphe ; Shi Xingbang, Professeur à l'Institut d'archéologie du Shaanxi.

Sortie
Il est prévu que le film soit terminé fin 2013. Il serait projeté à Xi'an (Shangri-La Hotel) à l'occasion du centième anniversaire des photographies du tombeau de Qin Shihuangdi, au printemps 2014.
Le réalisateur souhaite ensuite pouvoir projeter son film lors de festivals documentaires en Europe et en Chine.

mercredi 18 septembre 2013

Cahiers Victor Segalen n° 2 : appel à contributions pour comptes rendus et notes de lecture

Nous nous réjouissons de la parution du n°1 des Cahiers Segalen "Le Mythe de la Chine impériale", ce qui nous incite à préparer le n°2 « Exotisme et altérité : Segalen et la Polynésie ».
Le volume en préparation devra être présenté au éditions Champion dans un mois. 
Nous souhaiterions terminer le volume avec des comptes rendus d'ouvrages et des notes de lecture, comme cela avait été suggéré lors de l'Assemblée générale de 2012. 
Monique Chefdor nous a donné une note sur "La poésie du lieu, Segalen, Thoreau, Guillevic,
Ponge" de Steven Winspur. Qu'elle en soit remerciée.
Nous serions heureux si vous pouviez nous apporter des comptes rendus ou des notes de vos lectures récentes ou de vos visites d'exposition concernant Segalen.
Adressez-vous à l'adresse suivante : association.segalen@gmail.com.

lundi 2 septembre 2013

天津 Tianjin

Imperial Medical College de Tianjin
Juliette Salabert, qui a officié pendant quelque quatre ans à la tête de l'Alliance française de Tianjin (T'ien-tsin), a rédigé et publié un petit guide sur la ville où Segalen rencontra Claudel, et où il enseigna la médecine, notamment à l'Imperial Medical College. L'ouvrage s'intitule Tianjin, deux parcours découvertes. Les trésors de la concession française. Il commence par un rappel historique à propos des concessions en Chine, et des Français présents dans celle Tianjin, puis propose deux promenades thématiques dans la ville : "Lieux de pouvoir et places financières" et "Jardins, belles demeures et grands magasins". Il est en particulier le fruit d'un travail effectué en collaboration avec une l'association Memory of Tianjin (Tianjin jiyi 天津记忆).
Si vous souhaitez vous procurer ce petit guide de Tianjin (120 p.), adressez-vous à l'actuel Directeur de l'Alliance française de Tianjin, M. Fabrice Plançon : direction.tianjin@afchine.org.